accrochez vous, on rentre dans le vif du sujet… (valable à la date de publication de l’article)
l’analyse des fibres d’amiante visées en France par la réglementation applicable est associée à la désignation des minéraux de silicates fibreux appartenant aux groupes des amphiboles et des serpentines. L’amiante visé par l’arrêté du 1er octobre 2019 concerne les 6 variétés suivantes :
- Groupe des amphiboles :
- a) Riébeckite-amiante (Crocidolite), CAS n° 12001-28-4 (1) ;
- b) Grunerite-amiante (Amosite), CAS n° 12172-73-5 (1) ;
- c) Anthophyllite-amiante, CAS n° 77536-67-5 (1) ;
- d) Actinolite-amiante, CAS n° 77536-66-4 (1) ;
- e) Trémolite-amiante, CAS n° 77536-68-6 (1) ;
- Groupe des serpentines :
- f) Chrysotile, CAS n° 12001-29-5 et n° 132207-32-0 (1) ;
Numéro du registre des résumés de chimie de la société américaine de chimie (Chemical Abstract Service – CAS).
Les fibres d’amiante visées sont caractérisées par « rapport longueur sur largeur est supérieur à 3 et la longueur est supérieure à 0,5 micromètre« .
l’OMS les a regroupées sous la terminologie « PMA » : Particules Minérales Allongées. Elles peuvent être asbestiformes ou non asbestiformes. ce sont des des fibres susceptibles d’être inhalées.
Les PMA d’intérêt (PMAi) sont toutes les PMA d’amphiboles pouvant se présenter sous forme asbestiforme et non asbestiforme, ainsi que l’Antigorite, la winchite, la richtérite, la fluoro-édénite et l’érionite, dont le diamètre D est inférieur à 3 μm, ce qui les rend susceptibles d’être inhalées.
on en arrive aux « fragments de clivages »…
pour mémoire, « l’amiante » est une roche naturelle métamorphique. Sa croissance unidimensionnelle lors de sa formation lui confère son caractère fibreux. Les fibres se divisent dans la longueur pour former des fibrilles (fibres plus fines).
le « fragment de clivage »? : chaque variété d’amiante (réglementaire, voir ci-dessus) possède un homologue non asbestiforme, la composition chimique des amiantes réglementaires étant la même que celle de leur homologue non
asbestiforme…
Chaque variété d’amiante (réglementaire) possède un homologue non asbestiforme. La composition chimique des amiantes réglementaires est la même que celle de leur homologue non asbestiforme. La croissance des formes non asbestiformes s’effectue selon des plans bidimensionnels ou tridimensionnels.
Lorsque les variétés amphiboles à faciès non asbestiformes sont fragmentées par action naturelle ou anthropique, elles se clivent selon ces plans et peuvent former des fragments de mêmes critères dimensionnels que les fibres d’amiante réglementaires : ce sont les fragments de clivage.

En France, les variétés de PMA identifiées proviennent principalement de l’actinolite et de la trémolite dans certains granulats utilisés dans les enrobés routiers.
quelle sont les problématiques avec les fragments de clivage dans les enrobés?
- Sanitaire
- Caractérisation des enrobés (dans les granulats) vis à vis des travaux routiers : Actinolite – amiante ou fragments de clivage de son homologue non asbestiforme ?
Dans une note du 9 juillet 2018 relative à l’amiante et aux particules minérales allongées d’intérêt (PMAi), la Direction générale du Travail (DGT) rappelle que les fragments de clivage issus des variétés amphiboles non asbestiformes, et les 4 autres variétés de fibres mentionnées par les avis de l’ANSES de 2015 et 2017, ne sont pas visés par l’interdiction de l’amiante, ne rentrent pas dans le champ d’application de la réglementation amiante, ne sont pas concernés par les notions de « sous-section 3 » ou « sous-section 4 », et n’imposent pas le recours à une entreprise certifiée ou à la formation du personnel par un organisme de formation certifié. En revanche, la réglementation relative aux agents chimiques dangereux (ACD) leur est applicable. Quant à la réglementation concernant les agents cancérogènes, mutagènes et reprotoxiques (CMR), elle sera applicable aux poussières de silice cristalline alvéolaire dès l’entrée en vigueur de la transposition de la Directive Silice 2017/2398 ; les mesures de prévention mises en œuvre à cette fin permettront nécessairement de prévenir l’exposition des travailleurs aux autres poussières, et notamment aux PMAi.
l’INRS a publié notamment une étude de cas sur l’exposition à l’amiante chrysotile lors de travaux sur chaussées amiantées – EC13 du 12/2015.
Les principaux domaines géologiques français concernés sont :
- Chaine des Alpes occidentales
- Corse
- Massifs cristallins externes des Alpes
- Massif Central
- Vosges
- Massif Armoricain
- Chaîne des Pyrénées
l’ANSES à publié plusieurs documents sur le sujet notamment :
- effets sanitaires et identification des fragments de clivages d’amphiboles issus des matériaux de carrière
- Fragments de clivage de minéraux dans les matériaux de carrières : quels effets sur la santé des travailleurs
- identifier les particules minérales allongées par Maxime MISSERI
pour poursuivre (liste indicative non exhaustive) :