Carotter à l’eau ou pas?


Ah, la question cruciale du carottage : avec ou sans eau ? La réponse dépend fortement du matériau à percer et du type de couronne diamantée que vous utilisez. Cependant, dans la grande majorité des cas, le carottage à l’eau est fortement recommandé, voire indispensable.

Voici pourquoi :

  • Refroidissement de la couronne : Le frottement intense lors du perçage, surtout dans les matériaux durs, génère une chaleur considérable. L’eau permet de refroidir la couronne diamantée, évitant ainsi une surchauffe qui pourrait endommager les segments diamantés (voire les détacher) et réduire considérablement la durée de vie de l’outil.
  • Évacuation des débris : L’eau agit comme un fluide de rinçage, emportant les boues et les débris de coupe hors du trou. Cela permet une progression plus rapide et plus efficace du perçage, en évitant que les débris ne se compactent et n’augmentent la friction.
  • Réduction de la poussière : Le carottage à sec, en particulier dans des matériaux comme le béton, génère une quantité importante de poussière fine, nocive pour la santé. L’eau permet de lier ces particules et de réduire considérablement la dispersion de poussière dans l’air, améliorant ainsi les conditions de travail et la sécurité.
  • Amélioration de la qualité de coupe : Un refroidissement et une évacuation efficaces des débris permettent une coupe plus nette et plus précise.
  • Augmentation de la vitesse de perçage : En maintenant la couronne à une température optimale et en facilitant l’évacuation des débris, le carottage à l’eau permet souvent de percer plus rapidement.

Quand le carottage à sec peut-il être envisagé ?

Le carottage à sec est parfois possible dans certains cas spécifiques et avec des couronnes spécialement conçues pour cela :

  • Matériaux tendres et non abrasifs : Dans des matériaux comme la brique tendre, le parpaing creux ou le plâtre, et pour des petits diamètres, le carottage à sec peut être envisagé pour des perçages ponctuels. Cependant, la durée de vie de la couronne peut être réduite et la production de poussière est un inconvénient majeur.
  • Couronnes spécifiques pour le sec : Certaines couronnes diamantées sont conçues avec des systèmes d’évacuation des poussières intégrés (par aspiration) et des liants de diamant spécifiques pour résister à la chaleur. Elles sont généralement utilisées pour des applications où l’eau est impossible ou peu pratique (par exemple, en intérieur sur des finitions existantes). Cependant, même avec ces couronnes, la durée de vie est souvent inférieure à celle des couronnes utilisées avec de l’eau, et elles sont généralement plus adaptées aux matériaux moins durs.

En conclusion :

Pour la grande majorité des applications, en particulier pour le carottage de matériaux durs comme le béton, le béton armé, la pierre naturelle ou l’asphalte (enrobé), l’utilisation d’eau est fortement recommandée et apporte de nombreux avantages en termes de performance, de durée de vie de l’outil, de qualité de coupe et de sécurité (réduction de la poussière). En outre, l’eau permet un abattage des poussières réduisant le risque d’exposition aux particules en suspension : poussières de silice, amiante, etc.

autre « plus » dans le cadre des missions de repérages amiante avant travaux sur enrobés : l’eau associée à la vitesse de rotation de l’outil de carottage crée un « film » entre l’intérieur du fut et la carotte prélevée. L’écoulement de l’eau permanent et sous forme « cyclonique » réduit très significativement (je n’écrirai pas « supprime » pour ne pas heurter les consciences…) le risque de transfert de « poussières » ou de «  »fibres » d’amiante sur l’outil. Nettoyer l’intérieur de l’outil devient donc « inutile » (encore une rédaction réglementaire qui n’est pas adaptée aux RAAT sur enrobés).


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